Sydney Amiel, ancien avocat du barreau de Chartres et ex-conseiller municipal, est jugé à partir du mardi 6 juin par la cour d’assises de Versailles. Il est accusé de viol et agressions sexuelles sur 5 femmes entre 2003 et 2010 dont sa belle-fille de 13 ans.
Nadia, 31 ans, a déposé plainte en 2010. Elle témoigne auprès de nos confrères de France info. Elle a fait appel aux services de cet avocat réputé en droit social pour l’aider à obtenir réparation aux prud’hommes après un licenciement : "Juste avant mon procès (...) il est différent, raconte la jeune femme. Il m'a touché, il m'a embrassé de force. Il m'a emmené sur un canapé, et a tenté de m'allonger. Moi, je ne dis rien, je veux juste sortir en vie de son bureau".
Nadia décide de déposer plainte. Une trentaine d’autres femmes vont alors oser parler à leur tour. Parmi elles, des secrétaires, d’anciennes collaboratrices et des clientes qui font état de caresses, de baisers forcés et de propos déplacés. La plupart de ces actes sont aujourd’hui prescrits : "Plusieurs bâtonniers ont été entendus. Ils ont tous dit qu'ils savaient mais qu'ils ne pouvaient rien faire, car les personnes ne voulaient pas porter plainte. C'est la loi du silence, la loi du plus fort", dénonce Nadia.
Agé de 67 ans, Sydney Amiel est aujourd’hui à la retraite et nie les faits qui lui sont reprochés. Il a été suspendu en mars 2011. Pour son avocat, Me Frédéric Landon, Sydney Amiel est "un homme classique, donc c'est un homme qui aime les femmes. Il est très tactile, mais ça n'a aucune connotation sexuelle".
Une centaine de témoins sont convoqués. Le procès devrait durer trois semaines. Sydney Amiel encourt 15 ans de prison.